Affouda Léon Biaou, étudiant de deuxième cycle au Département de génie mécanique à l'École Polytechnique, a remporté le premier prix, dans la catégorie «étudiants aux cycles supérieurs», au 15e concours Énergia, de l'Association québécoise pour la maîtrise de l'énergie.
Le prix, assorti d'une bourse de 1000 $ offerte par l'Agence de l'efficacité énergétique, lui a été remis au gala Énergia le 10 novembre dernier. Le projet présenté par M. Biaou au concours était son projet de maîtrise portant sur les maisons à consommation énergétique nette nulle.
Les maisons à consommation énergétique nette nulle, plus connues sous l'appellation «Zero Net Energy Homes (ZNEH)», sont des maisons énergétiquement efficaces branchées au réseau électrique local et qui produisent de l'énergie à partir de sources d'énergie renouvelables, le photovoltaïque dans le cas présent. Durant les périodes de surproduction, l'énergie non consommée par les ZNEH est transmise au réseau électrique, tandis que, durant les heures au cours desquelles leur système autonome ne couvre pas tous leurs besoins énergétiques, les ZNEH puisent de l'énergie dans le réseau. Sur une base annuelle, les ZNEH produisent au moins autant d'énergie qu'elles en consomment. Si le distributeur d'électricité achète l'électricité produite au même tarif que l'électricité facturée au client, alors la facture d'électricité annuelle est nulle.
L'objectif du projet de M. Biaou était de simuler une ZNEH et de démontrer qu'il est possible d'obtenir un bilan énergétique annuel nul en utilisant des appareils actuellement sur le marché. L'originalité du projet réside dans le couplage des panneaux solaires photovoltaïques à une pompe à chaleur géothermique pour le chauffage des locaux et de l'eau chaude sanitaire. Avec cette configuration, la consommation annuelle est de 87 kWh/m2, alors que la moyenne canadienne est de 256 kWh/m2. Le distributeur d'électricité n'a plus qu'à fournir environ 9000 kWh d'électricité sur une base annuelle (qui lui seront d'ailleurs retournés par la maison) comparativement à 24 000 kWh environ pour une maison traditionnelle. De plus, la demande de pointe en hiver passe de 9,8 kW à 3,9 kW.
«Ce genre de projet a beaucoup à apporter sur les plans de l'efficacité énergétique et du développement durable, commente M. Biaou. Malheureusement, le frein principal à la réalisation des ZNEH demeure le coût très élevé des modules photovoltaïques.
M. Biaou a réalisé son projet de maîtrise sous la direction du professeur Michel Bernier.
«Je suis assez optimiste, car, si le Canada commence tout juste à s'intéresser aux ZNEH, des pays comme le Japon, l'Allemagne ou les États-Unis encouragent leur développement. À plus ou moins long terme, le marché devrait s'élargir et le coût des équipements diminuer.»
Source: École Polytechnique de Montréal.