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De gauche à droite, Samuel Bernard, Karim Larose, Cynthia Chassigneux et Julie Lessard. M. Larose et Mme Lessard ont par ailleurs reçu un honneur additionnel en remportant le prix de la meilleure thèse de l'Académie des Grands Montréalais. |
La Faculté des études supérieures (FES) remettait, le 17 novembre, ses quatre prix de la meilleure thèse, destinés à mettre en valeur les travaux de recherche réalisés par les étudiants au doctorat.
Dans le domaine des sciences fondamentales et appliquées, le prix a été attribué à Samuel Bernard pour ses travaux en mathématiques dirigés par les professeurs Jacques Bélair, du Département de mathématiques et de statistique de l'UdeM, et Michael Mackey, de l'Université McGill.
Dans sa thèse, Samuel Bernard élabore un modèle mathématique d'analyse de la production des cellules sanguines, l'hématopoïèse, qu'il applique à l'étude d'un dérèglement de ce processus, la neutropénie, laquelle se manifeste cliniquement par un nombre insuffisant de globules blancs. En établissant que ce sont les cellules souches de l'hématopoïèse qui sont à l'origine de la neutropénie, les travaux de Samuel Bernard clarifient les mécanismes de formation des globules blancs et permettent d'envisager la mise au point de méthodes de traitement inédites.
Dans le secteur des sciences humaines, des arts et des lettres, le prix a été décerné à Karim Larose pour sa thèse en études françaises intitulée La langue de papier: spéculations linguistiques au Québec, 1957-1977.
Marquée par l'interdisciplinarité, la recherche s'appuie sur la conviction que les changements historiques qui se sont produits au Québec en matière linguistique pendant la vingtaine d'années étudiées sont aussi des mutations de langage. Cette thèse, dirigée par les professeurs Éric Méchoulan et Pierre Nepveu, du Département d'études françaises, a été publiée cet automne aux PUM. Le lauréat a également remporté le Prix de la meilleure thèse de l'Académie des Grands Montréalais dans la catégorie des sciences humaines et sociales, des arts et des lettres.
Cynthia Chassigneux a pour sa part remporté le Prix de la meilleure thèse en sciences sociales pour sa recherche en droit portant sur l'encadrement juridique des traitements de données personnelles sur les sites de commerce électronique. Ce travail a été dirigé en cotutelle par Pierre Trudel, de l'UdeM, et Jérôme Huet, de l'Université de Paris II.
Mme Chassigneux y expose les principes fondamentaux, de source nationale et internationale, qui doivent structurer les rapports juridiques dans le commerce électronique afin d'assurer la protection de la vie privée et d'établir un climat de confiance. Elle fait voir que des règles complémentaires ont dû être conçues en marge du droit officiel pour tenir compte du caractère transfrontalier des transactions conclues sur Internet et du risque supplémentaire que l'absence de frontières crée pour la protection des données personnelles. La thèse paraîtra prochainement aux Éditions Thémis.
Le prix de la meilleure thèse dans le domaine des sciences de la santé est allé à Julie Lessard pour ses travaux en biologie moléculaire portant sur le développement de la leucémie et dirigés par le professeur Guy Sauvageau, de l'Institut de recherche en immunovirologie et en cancérologie.
Ses recherches ont apporté une contribution marquante à la connaissance des cellules souches en confirmant l'hypothèse audacieuse selon laquelle la leucémie prend d'abord sa source dans les cellules souches saines à l'origine de la production des cellules du sang. Les travaux de Mme Lessard ouvrent ainsi la voie à de nouvelles approches thérapeutiques, qui seront rendues possibles par la transplantation des cellules souches.
Julie Lessard a également reçu le prix de la meilleure thèse en sciences de la santé remis conjointement par l'Association des doyens des études supérieures du Québec et le Fonds de la recherche en santé du Québec, de même que le prix de l'Académie des Grands Montréalais.
Le concours des prix de la meilleure thèse est ouvert aux étudiants qui, à la fin de l'année universitaire, figurent sur la liste d'honneur du doyen de la FES. Pour y être inscrits, ils doivent avoir maintenu une moyenne générale remarquable pour l'ensemble de leur scolarité et avoir obtenu, pour leur thèse, une note excellente de tous les membres du jury.
Daniel Baril