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Le club de marche Les mille-pattes sillonne les boisés deux midis par semaine. |
«Encore deux tours. On ne lâche pas! On est capables!»
Facile à dire quand on a un chronomètre dans la main et un sifflet entre les dents. Mais François Lecot sait qu'il est là pour une raison bien précise: faire suer les professeurs, employés et étudiants. Et il ne s'en prive pas.
Les 15 coureurs qui trottent en file indienne au Centre d'éducation physique et des sports de l'Université de Montréal (CEPSUM) ne ronchonnent pas même s'ils sentent leur coeur battre au galop et qu'ils doivent maintenir leur tempo encore deux tours. «Nous sommes bien encadrés par le personnel de la Clinique de kinésiologie. Franchement, c'est très rassurant», dit Jean-François Angers, qui reprend son souffle après avoir entendu le sifflet marquant la fin du premier sprint de sept minutes.
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Trois employées profitent d'un programme gratuit de mise en forme offert par la Direction des ressources humaines. |
Professeur au Département de mathématiques et de statistique, M. Angers a lancé en 2003 un club de course ouvert à la communauté universitaire. Tous les jeudis midi, le groupe parcourait les environs du campus pendant une quarantaine de minutes, puis rentrait manger un repas frugal. «Voyant qu'il y avait de plus en plus d'adeptes, nous avons voulu élargir notre groupe, explique-t-il. C'est là qu'on a fait appel au CEPSUM.»
Pas besoin d'être marathonien comme Jean-François Angers pour s'y inscrire. José Richard, programmeur-analyste à la Faculté de droit, s'est joint aux autres membres pour s'initier à la course et il juge l'expérience très concluante. Même chose pour Denise Angers, professeure au Département de sciences biologiques, qui a eu envie de se remettre en forme après trois accouchements. «Je n'ai pas l'intention de courir de marathon. Mais l'effet de groupe est très stimulant», indique-t-elle.
«Ce que j'apprécie, c'est de pouvoir courir en groupe, c'est plus motivant que de le faire seul, chacun de son côté», ajoute Marie-Ève Plamondon, agente de développement à l'École Polytechnique. Un étudiant en génie mécanique, Sébastien Gauthier, partage son avis.
Le jogging à la mode
François Lecot, lui-même coureur d'élite (il a remporté l'an dernier la première place au circuit du Grand Montréal au terme de 11 courses) affirme que la course à pied connaît un regain d'intérêt dans la population. Ce n'est pas lui qui va s'en plaindre. «Depuis deux ans environ, on sent un engouement nouveau pour la pratique du jogging. On peut constater une hausse de la participation tant dans les compétitions que dans les épreuves ouvertes à tous.»
Le club de course du jeudi a dû refuser des inscriptions. Mais on promet qu'au prochain trimestre on acceptera 10 coureurs de plus. «Et s'il le faut, on créera un autre club», assure François Lecot.
Chantal Daigle, coordonnatrice de la formation pratique au Département de kinésiologie, voit d'un bon oeil que des gens se réunissent à midi pour faire du sport. «Plusieurs employés ont pris l'initiative de mettre sur pied des groupes d'exercices physiques et c'est une bonne nouvelle, déclare-t-elle. Nous en faisons une activité pédagogique en même temps, car les étudiants en kinésiologie peuvent appliquer leurs connaissances à l'intérieur de stages crédités.»
Dans le club de course du jeudi, par exemple, quatre stagiaires encadrent les coureurs: Vincent Beaurivage, Véronique Gagné, Philippe Lefrançois et Benoît Gauthier. En plus de les conseiller sur leur technique, ils leur donnent de l'information sur la nutrition, la morphologie, le maintien de la forme et le vieillissement. «On s'attend à une amélioration de leur condition physique entre la 1re et la 10e séance», note François Lecot. Une mesure des capacités de résistance à l'effort (VO2 Max), au début et à la fin du programme d'entraînement, permettra de s'en assurer.
Les mille-pattes
L'exercice au sein de la communauté universitaire est encouragé par le CEPSUM et le Département de kinésiologie, qui met à sa disposition une équipe de professionnels et de stagiaires.
Inscrite dans le programme du CEPSUM sous la rubrique «Conditionnement physique et mise en forme», l'activité est décrite ainsi: «Entraînement varié et formation donnée par des spécialistes et des stagiaires du Département de kinésiologie.» Ainsi, le «midi découvertes» est une initiation à l'activité physique par des exercices et de la gymnastique douce à pratiquer en piscine, à la maison, à l'extérieur, en salle d'entraînement, etc. Une de ses particularités est de s'adapter aux besoins particuliers du groupe.
À la Faculté de l'éducation permanente, un groupe de gymnastique douce s'est formé à l'initiative de Marie-Pierre Chevrier. Tous les mardis et jeudis midi, ses membres se rassemblent dans un local du pavillon 3744 Jean-Brillant pour s'adonner à des exercices sous la supervision de Nicolas Thébault, étudiant au doctorat en kinésiologie, et de cinq stagiaires.
À la Faculté des sciences de l'éducation, Françoise Thibert a créé un club de marche, Les mille-pattes, qui réunit une vingtaine de personnes. «La formule est souple, facilement accessible, conviviale et considérée comme une activité physique d'intensité légère à modérée, observe-t-elle. L'effet d'entraînement y est aussi pour beaucoup.»
À midi les employés quittent leur bureau et revêtent chapeaux ou mitaines au gré des saisons. «Depuis le début de l'activité, en septembre, nous avons constaté une amélioration de notre condition physique. C'est vraiment une formule idéale et j'encourage la formation de groupes semblables au nôtre sur le campus», lance-t-elle.
D'autres initiatives sont prises par la Direction des ressources humaines (DRH) pour faire bouger les employés. Destinées aux employés du groupe Bureau, métiers, technique et professionnels de même qu'au personnel cadre et professionnel, ces activités de mise en forme sont de divers ordres: exercices aérobiques (danse, saut à la corde, etc.), exercices sur circuit d'entraînement, exercices musculaires avec ou sans engin; exercices d'étirement et de relaxation. Mais comme ces activités sont gratuites, les places s'envolent rapidement.
Mathieu-Robert Sauvé
Information: CEPSUM, (514) 343-6150 ; Clinique de kinésiologie, (514) 343-6256 ; activités de mise en forme de la DRH, (514) 343-6441, poste 4819.