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Anne-Marie Boisvert |
À l'Université de Montréal, des cours en droit international sont donnés depuis plusieurs années, mais les étudiants ne pouvaient pas s'inscrire à un programme de deuxième cycle dans cette discipline. Ce sera désormais chose possible grâce à un projet de la Faculté de droit adopté par la Commission des études le 14 décembre dernier.
«Nous jugeons opportun d'offrir ces nouveaux programmes dans le contexte politico-économique de la mondialisation», a expliqué la doyenne de la Faculté, Anne-Marie Boisvert. «Avec ses 11 cours en droit transnational et ses 18 cours en droit international public, dont la grande majorité ont déjà été offerts par le passé, notre programme se démarque clairement de celui de l'Université Laval en proposant trois fois plus de cours en droit international public», précise-t-on dans le document de présentation.
Quatre professeurs de la Faculté de droit sont des spécialistes du droit international public et plusieurs autres mènent des recherches en droit international privé et en droit des affaires. La Faculté compte aussi des pénalistes, des européanistes, des criminalistes, etc. Les nouveaux programmes seront soutenus par le Centre de recherche en droit public, le Centre de droit des affaires et du commerce international, le Centre d'études et de recherches internationales et la Chaire de recherche en droit international des migrations.
Plusieurs modifications à la FAS
À la Faculté des arts et des sciences (FAS), plusieurs projets ont été approuvés à cette dernière séance de l'année 2004.
Au Département d'anthropologie, on a tenu une journée d'étude au printemps dernier afin de connaître les attentes des étudiants et professeurs en prévision d'une refonte des programmes de premier cycle. Résultat, les contenus des programmes de baccalauréat, de majeur et de mineur seront révisés après 10 ans d'existence dans leur forme actuelle. Le projet comporte une réduction de moitié du nombre de crédits obligatoires (qui passent de 30 à 15), une augmentation des cours de langues, l'élimination des références aux aires culturelles et une plus grande exposition aux activités de recherche en anthropologie.
Au Département d'études anglaises, on modifiera les programmes de baccalauréat spécialisé, de majeur et de mineur en langue, littérature et cultures anglaises. On a tenu compte de trois thématiques reconnues comme étant des spécialités en recherche et en enseignement à l'UdeM: «cultures et littératures populaires», «interfaces culturelles» et «perspectives historiques et nationales».
Le Centre d'études classiques créera de son côté deux programmes d'études bidisciplinaires qui donneront accès aux cycles supérieurs en études classiques, en histoire ou en philosophie. Les nouveaux programmes feront une plus grande place aux cours de langues anciennes et modernes, dont l'allemand et l'italien. Les étudiants pourront s'inscrire à ces programmes d'études dès septembre 2005. «Unies par des intérêts intellectuels partiellement convergents, peut-on lire dans le document de présentation du baccalauréat bidisciplinaire en philosophie et études classiques, nos deux unités d'enseignement et de recherche ont depuis cinq ans collaboré à la mise sur pied de ce programme.»
Le baccalauréat bidisciplinaire en histoire et en études classiques répond à des objectifs
similaires. Cette réforme «décloisonnera les études classiques de l'isolement qui les caractérise aujourd'hui, conséquence malheureuse du fait que beaucoup d'élèves ignorent les cultures grecque et latine avant leur arrivée à l'université».
Modifications en sociologie et en études françaises
Au cours des 20 dernières années, la méthodologie et la théorie sociologiques ont beaucoup évolué et le Département de sociologie a voulu que ses programmes d'études (baccalauréat, majeur et mineur) reflètent cette réalité. «Même si le contenu de nos cours est constamment mis à jour, une modernisation structurelle devient nécessaire puisque l'enseignement de la théorie contemporaine et des méthodes plus courantes en sociologie s'inscrit difficilement dans la structure actuelle du curriculum obligatoire», mentionne le document de présentation.
Une nouvelle mouture des baccalauréat spécialisé, majeur et mineur en études françaises verra le jour à l'automne 2005. Ces refontes permettront d'offrir une formation dans des secteurs fondamentaux de la discipline (histoire des littératures de langue française, poétique, théorie et langue française) mais aussi dans des secteurs nouveaux comme les études culturelles et l'intermédialité. «La réforme que nous présentons ne s'est pas faite en vase clos et nous avons tenu à nous situer, sur le plan international, par rapport aux meilleures universités dans notre discipline ou dans les disciplines apparentées», peut-on lire.
À la Faculté de médecine, on modifiera le programme de baccalauréat spécialisé en sciences biomédicales dans le but de proposer deux options. La première portera sur les sciences biomédicales proprement dites (correspondant au programme actuel avec stages et cours spécialisés) et la seconde, «perfusion extracorporelle», permettra de former une main-d'oeuvre plutôt rare dans cette discipline de pointe.
Enfin, la Faculté des sciences de l'éducation offrira un nouveau microprogramme de formation continue en insertion professionnelle en enseignement.
Aussi au cours de la séance, le registraire Fernand Boucher a présenté aux membres un tableau de l'évolution des inscriptions. L'augmentation de 24 % au troisième cycle et de 4 % au deuxième cycle ne se reflète pas au premier cycle, où l'on note une diminution de 9 % des inscriptions. «C'est une situation qui nous préoccupe», a commenté la vice-rectrice à l'enseignement de premier cycle et à la formation continue et présidente de la Commission, Maryse Rinfret-Raynor.
Mathieu-Robert Sauvé