Édition du 17 janvier 2005 / volume 39, numéro 17
 
  Catherine Ouimet, boursière Rhodes
Au-delà de la recherche, l’étudiante veut améliorer le sort de ses semblables

Catherine Ouimet

Catherine Ouimet accumule les A+ comme d’autres collectionnent les timbres. Mais si elle se distingue de façon exceptionnelle par la qualité de son dossier scolaire, la doctorante en neuropsychologie clinique est plus qu’une étudiante douée: elle allie l’intelligence au sens du devoir et se préoccupe du sort de ses contemporains. Pas étonnant qu’elle ait gagné l’une des deux bourses Rhodes de la province pour l’année 2005.

Ces bourses attribuées à la mémoire de Cecil Rhodes, magnat du diamant au début du siècle, permettent chaque année à deux jeunes chercheurs du Québec (l’autre lauréate est une étudiante de l’Université McGill) d’étudier à la prestigieuse Université d’Oxford, en Angleterre.

Plusieurs gagnants de la bourse Rhodes ont fait leur marque dans la société: l’ancien président des États-Unis Bill Clinton, l’ex-premier ministre de l’Ontario Bob Rae et le premier ministre de l’Éducation du Québec, Paul Gérin-Lajoie. Plus près de nous, Marc Gaudry, professeur au Département de sciences économiques, et Jacques Hurtubise, directeur du Centre de recherches mathématiques, figurent entre autres parmi les lauréats Rhodes.

Avec son budget d’environ 30 000 $, Catherine Ouimet, âgée de 22 ans, envisage de poursuivre pendant trois ans des études en psychologie expérimentale. L’étudiante au Centre de recherche en neuropsychologie et cognition mène présentement des travaux sur les phénomènes attentionnels sous la direction du professeur Pierre Jolicœur. «La bourse Rhodes me permettra d’élargir mes horizons», affirme Mme Ouimet.

Pour elle, étudier à Oxford n’est pas une fin en soi, mais plutôt un moyen, un tremplin pour enrichir son expérience. «Une fois finies mes études à Oxford, je veux terminer mon doctorat à Montréal et faire un stage postdoctoral afin de nourrir les champs d’intérêt éveillés en Angleterre. Avec tout ce bagage, je me sentirai outillée pour devenir professeure à l’université.»

Embrasser le monde

Quoi qu’en dise Catherine Ouimet, son parcours est étincelant pour son âge. Elle a déjà obtenu deux bourses pour l’excellence de son dossier, soit une bourse de 32 000 $ accordée par le Fonds de recherche en ophtalmologie de l’UdeM et une autre, d’une valeur de 4500 $, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie pour effectuer un stage d’été à l’Université du Québec à Montréal.

La maxime d’Archimède «Dépasse-toi et embrasse le monde» décrit bien pourquoi Catherine Ouimet est si disciplinée dans ses études. Mais le succès scolaire dans une discipline très exigeante ne constitue pas le seul gage de l’excellence du parcours de cette jeune neuropsychologue. Membre de l’équipe de tennis des Carabins, elle a été nommée recrue féminine en 2003 pour ses performances en double au tournoi québécois Grand Chelem, qu’elle a remporté. Athlète de haut niveau, Mme Ouimet participe depuis l’adolescence à des compétitions de tennis sur les scènes provinciale et nationale. Elle a été sélectionnée à trois reprises pour les championnats canadiens et a fait partie de l’équipe du Québec pendant quatre années d’affilée.

Le professeur Jolicœur, qui la connaît depuis deux ans, a trois mots pour qualifier l’étudiante-athlète: intelligente, sociable et engagée. Son amie, Émilie Leblanc, aussi étudiante au Département de psychologie, est dithyrambique à son sujet: «Sa bonne humeur est contagieuse comme la grippe. C’est une fille vraiment exceptionnelle.» Ensemble, elles ont mis sur pied un projet de coopération internationale au Honduras durant leurs études au Collège Édouard-Montpetit. «On a participé à la création de matériel didactique pour les enfants des garderies», raconte Catherine Ouimet.

Son engagement social prend aussi d’autres formes. Depuis plusieurs années, la jeune femme offre des services de tutorat en français à des allophones. Elle travaille également comme bénévole à l’organisme Épilepsie Montréal, où elle anime des fêtes pour les enfants atteints de cette maladie.

Un parcours brillant

Dès le secondaire, elle s’engage dans de nombreuses activités, dont le journal de l’école et l’enseignement du tennis à des enfants et à des adultes. Son passage au cégep est marqué par la présidence du comité vert, qu’elle assume avec un vif intérêt. «On a procédé à l’implantation d’un système de tasses durables et de consommation de café équitable pour plus de 6000 étudiants. Une collecte de canettes afin d’amasser de l’argent pour des étudiants dans le besoin a également été organisée», se rappelle la doctorante. À l’Université, elle est assistante de recherche et, depuis l’année dernière, capitaine de la formation féminine de tennis des Carabins.

Au cours de l’entrevue accordée à Forum, la boursière en a profité pour remercier ceux qui l’ont aidée à l’Université. «La professeure Maryse Lassonde, avec qui je me suis récemment rendue en Italie afin de recueillir des données sur une population d’individus ayant subi une résection du corps calleux (split-brain), m’a encouragée à déposer ma candidature pour la bourse Rhodes. Je suis également reconnaissante aux professeurs Pierre Jolicœur et Michelle McKerral de m’avoir permis de travailler au sein de leur équipe de recherche. Ces expériences m’ont beaucoup stimulée sur le plan intellectuel.»

Dominique Nancy



 
Archives | Communiqués | Pour nous joindre | Calendrier des événements
Université de Montréal, Direction des communications et du recrutement