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Suzanne Deguire et Denis Tardif |
L’Université de Montréal a profité de la Semaine de l’environnement pour rendre publics, jeudi dernier, sa politique environnementale ainsi que le premier bilan réalisé sur la récupération de matières recyclables et l’économie d’énergie.
La politique environnementale s’inspire du principe du développement durable et engage l’Université à adopter des méthodes rationnelles d’utilisation des ressources afin de minimiser les impacts négatifs sur l’environnement. Comme la protection environnementale est l’affaire de tous, l’UdeM s’engage également par cette politique à sensibiliser l’ensemble de la communauté – professeurs, étudiants et employés – pour que chacun observe, dans son milieu, des comportements respectueux de l’environnement.
«Il s’agit de l’expression la plus achevée de l’engagement de l’Université de Montréal à préserver le patrimoine naturel, a déclaré le recteur, Robert Lacroix. Cette politique nous donne une longueur d’avance sur la plupart des autres universités québécoises.»
Confiant du succès qu’un tel engagement devrait avoir à moyen terme, le recteur y est même allé d’une prédiction humoristique: «Dans un avenir rapproché, le bac vert ne désignera plus une boite à recyclage mais un programme en écologie à l’Université de Montréal!»
Bilan environnemental
Robert Couvrette, directeur général des immeubles, a pour sa part souligné les gestes accomplis par l’UdeM afin de réduire sa consommation d’énergie, notamment pour ce qui est du chauffage. Au cours des dernières années, 16 M$ ont été investis dans ce domaine, ce qui se traduit par des économies annuelles de 3 M$. Les huiles lourdes ont été éliminées et les gaz à effet de serre ont été réduits de 16 tonnes par année.
La Direction des immeubles (DI) a aussi investi 4,2 M$ pour remplacer les équipements vétustes en climatisation et réfrigération, ce qui a entrainé une diminution de 3,6 tonnes de CFC.
Au fur et à mesure que les salles de bain sont rénovées, les robinets traditionnels sont remplacés par des robinets à fermeture automatique, ce qui réduit la consommation d’eau.
Suzanne Deguire, coordonnatrice au secteur de la santé et de la sécurité au travail à la DI, a pour sa part présenté les faits saillants du premier bilan environnemental dressé par le Comité consultatif sur l’environnement, comité présidé par Denis Tardif. En 2002-2003, 250 tonnes métriques de produits dangereux ont été récupérées, dont 1,4 tonne de piles, 1577 kilos de peinture, 53 700 litres de solvants et 17 873 néons. On a par ailleurs appris qu’aucun pesticide ni engrais chimique n’étaient utilisés sur le campus.
La récupération du papier dans les différents pavillons a permis de récupérer 311 tonnes métriques de papier. L’installation des 200 ilots à trois voies dans plusieurs pavillons a aussi donné de bons résultats puisqu’ils ont permis d’éviter que 25 tonnes de papier, de verre, de plastique et de métal se retrouvent dans des sites d’enfouissement.
On note également la récupération de 651 cartouches d’encre remises à l’organisme MIRA, qui finance ainsi une partie de ses activités.
Du côté de la dépense énergétique, le bilan du comité consultatif indique qu’il se consomme annuellement sur le campus 20 tonnes métriques de papier hygiénique, 26 tonnes de papier essuie-tout et 390 tonnes de papier pour photocopie. La flotte de véhicules consomme pour sa part 25 332 litres de diésel, 68 872 litres d’essence et parcourt 415 605 km.
Les organisateurs de l’activité de lancement de la politique et du bilan environnementaux ont donné à l’évènement un objectif de «déchet zéro» malgré le service de café, de rafraichissements et de canapés. Il suffisait d’utiliser des tasses de porcelaine plutôt que des verres de styromousse et de placer un bac de recyclage au bout de la table pour recueillir les sachets de sucre et les bâtonnets de plastique.
Daniel Baril