Au moment où se terminaient les audiences de la commission spéciale tenue la semaine dernière sur le choix du site du futur CHUM, l’Université de Montréal a constaté avec satisfaction que le concept de technopole de la santé et du savoir qu’elle a mis de l’avant a été accepté de tous. Ce concept est aussi considéré comme un élément particulièrement structurant pour l’économie montréalaise et celle de tout le Québec.
Même si, tout au long de cette commission, plusieurs se sont employés à ne faire ressortir que des éléments susceptibles de créer une perception négative autour du projet du nouveau CHUM sur le site de l’Acadie-Beaumont, l’Université constate que jamais les rapports des experts soumis au soutien du projet sur ce site n’ont été contredits. Pour ne citer que certaines des conclusions formulées par les experts:
• le site de l’Acadie-Beaumont demeure le meilleur emplacement pour implanter un ensemble correspondant à une véritable technopole de la santé et du savoir; on pourrait y regrouper non seulement les centres de soins et de recherche du CHUM, mais également certains centres de recherche privés ainsi que des entreprises de technologies de la santé, en plus des facultés des sciences de la vie de l’Université, ce qui ne pourrait être fait sur le site de Saint-Luc;
• sur le plan de la desserte, ces études démontrent que le site de l’Acadie-Beaumont est tout aussi facilement accessible que celui de Saint-Luc, que ce soit par le transport en commun ou en automobile, avec un léger avantage pour ce qui est du transport des patients par Urgences-santé et avec un avantage certain en ce qui concerne les stationnements;
• du côté de la localisation géographique, le choix du site de l’Acadie-Beaumont, accompagné d’un hôpital général au centre-ville, est celui qui est le mieux en mesure de répondre aux besoins des clientèles traditionnelles du CHUM, tout en offrant le meilleur emplacement pour la population de l’agglomération montréalaise et du Québec à desservir en soins de troisième et quatrième ligne;
• en ce qui concerne la sécurité, les experts concluent que les deux sites sont tout aussi sécuritaires l’un que l’autre et sont donc acceptables;
• pour ce qui est des couts, même si on a voulu montrer le contraire, les deux sites, projet pour projet, ont des couts similaires; quant aux couts liés aux facultés, ceux-ci seraient toutefois à l’avantage du site de l’Acadie-Beaumont, compte tenu des synergies qu’on pourrait y réaliser, ce qui ne serait pas possible à Saint-Luc puisque les facultés ne pourraient y être avantageusement aménagées;
• du côté de la flexibilité et du potentiel d’expansion, le site de l’Acadie-Beaumont détient toujours un avantage substantiel sur le site de Saint-Luc;
• quant à l’échéancier du projet, les deux projets pourraient être réalisés à l’intérieur de délais similaires puisque, pour le site de l’Acadie-Beaumont, on pourrait immédiatement tabler sur les deux années passées
à mettre au point le plateau technique du CHUM pour les besoins du 6000, rue Saint-Denis, plateau qui, à toutes fins utiles, peut être transposé à l’Acadie-Beaumont avec peu de modifications.
Malgré le traitement du «deux poids, deux mesures» qui a été accordé au projet de l’Acadie-Beaumont en commission spéciale, il est réjouissant de constater que les qualités du projet et les conclusions des experts à son propos n’ont pu être altérées. L’Université persiste à croire que le gouvernement a toujours devant lui un choix à effectuer entre deux projets distincts:
• d'un côté, il y a celui du site de l’Acadie-Beaumont, sur lequel il est possible d’établir une véritable technopole de la santé et du savoir regroupant les facultés des sciences de la vie et des espaces suffisants pour permettre à une véritable industrie du savoir de s’y implanter, et ce, en complémentarité avec les infrastructures existantes, à savoir les centres de santé et le CHU pour enfants à proximité, et l’industrie du savoir en sciences de la vie située le long de la Transcanadienne et à Laval;
• de l’autre, il y a le site de Saint-Luc, qui pourra accueillir l’hôpital, mais sur un territoire restreint où le coût du terrain est beaucoup plus élevé et en l’absence des facultés des sciences de la vie de l’Université.
Compte tenu de l’importance que revêtira ce choix pour les générations à venir, l’Université invite le gouvernement à aller au-delà des apparences qui se dégagent de la commission spéciale et à veiller à ce que les meilleurs intérêts des Québécois soient assurés à la suite de ce choix, tant sur le plan de la santé que sur celui du développement du savoir et des sciences de la vie.