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Guy Berthiaume |
L’Université de Montréal, conjointement avec l’UQAM, présentait le 25 février dernier un mémoire aux audiences publiques sur le projet de politique culturelle de la Ville de Montréal. Ce projet a pour objectif de mettre la culture au cœur du développement de Montréal, notamment en favorisant l’accessibilité aux arts et à la culture, en améliorant la qualité culturelle de l’environnement montréalais et en soutenant davantage les arts et la culture.
«Notre intervention visait à faire valoir le rôle des universités dans le développement de la culture et à souligner l’importance d’arrimer la politique du développement culturel et les efforts déployés pour faire de Montréal une ville du savoir», explique Guy Berthiaume, vice-recteur aux affaires publiques et au développement.
Avec ses quelque 170 000 étudiants, ses deux universités francophones et ses deux universités anglophones, Montréal est la ville universitaire la plus importante du Canada. Cette population
comprend plus de 17 000 étudiants étrangers, ce qui représente le tiers des étudiants étrangers de tout le pays. Ceci a un effet à la fois sur le développement des infrastructures scientifiques et sur la diversité culturelle.
L’international et la science
À titre d’exemple, le vice-recteur mentionne le projet de la cité universitaire internationale, piloté par les recteurs et le maire de Montréal. Outre des résidences pour étudiants étrangers, ce projet permettra la création d’un lieu de rencontre et d’échanges interculturels où étudiants et intellectuels de toutes les provenances pourront côtoyer les Montréalais dans des conférences, des expositions et des activités sportives. «Ce projet offrira à Montréal une vitrine de haut niveau en plus d’attirer une relève de grand talent», dit le mémoire.
Toujours dans la perspective du rayonnement international, l’Université de Montréal et l’UQAM invite la Ville à élaborer sa politique culturelle en convergence avec la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, déclaration qui donne l’occasion à Montréal d’affirmer son caractère unique de métropole culturelle francophone en Amérique du Nord.
Du côté des infrastructures universitaires, le mémoire souligne l’importance des bibliothèques des universités dans la vie culturelle et scientifique d’une grande ville. L’apport de ces ressources est crucial pour le projet de Montréal – désigné par l’UNESCO comme la capitale mondiale du livre pour l’année 2005 –, désireux d’atteindre la moyenne des 10 plus grandes villes canadiennes pour ce qui est des ressources bibliothécaires. Ceci nécessite un réinvestissement majeur dans les bibliothèques tant municipales qu’universitaires.
Les infrastructures universitaires incluent également des ressources plus spécifiquement artistiques. L’UdeM offre par exemple un accès gratuit à son centre d’exposition, qui permet à des artistes d’horizons variés, les uns célèbres, les autres faisant partie de la relève, de montrer leurs œuvres au public. La salle Claude-Champagne contribue aussi au rayonnement culturel en présentant chaque année près de 500 concerts et autres évènements musicaux.
Les Belles Soirées proposent quant à elles 350 conférences annuellement qui abordent tous les domaines de la culture et des sciences. Tout un volet artistique est développé en collaboration avec le Musée des beaux-arts, le Musée d’art contemporain, le Théâtre du Nouveau Monde et l’Opéra de Montréal. En 2004, plus de 18 000 personnes ont participé à ces activités.
Les deux universités francophones convient finalement la Ville de Montréal à profiter de ce projet de politique pour faire une plus grande place à la culture scientifique, le parent pauvre des objectifs culturels du Québec comme le déplore le Conseil de la science et de la technologie. À l’UdeM, la Maison des technologies de l’information et des communications pour la formation et l’apprentissage, qui logera au pavillon J.-Armand-Bombardier et dont l’objectif est de concevoir des outils informatiques destinés à l’enseignement des sciences, des mathématiques et du génie, pourra apporter sa contribution au rehaussement de la culture scientifique.
Bref, tout en appuyant l’ensemble des orientations présentées dans le projet de politique, les deux universités invitent la Ville de Montréal à situer ce projet dans une perspective internationale mieux affirmée et à ne pas oublier les contributions majeures des universités.
Daniel Baril