|
Sylvie Normandeau |
À la plus récente séance de la Commission des études, le 5 avril dernier, il restait encore beaucoup d’incertitudes quant aux mesures de rattrapage à la suite de la grève des étudiants. «Nous arrivons à une période où près de la moitié du trimestre sera perdu pour les unités les plus touchées, a affirmé Maryse Rinfret-Raynor, vice-rectrice à l’enseignement de premier cycle et à la formation continue et présidente de la Commission des études. J’ai reçu quelques plans de rattrapage, mais la majorité des unités ne les ont pas encore achevés.»
Sylvie Normandeau, vice-doyenne aux études à la Faculté des arts et des sciences (FAS), a informé les membres que cinq unités en étaient à leur sixième semaine de débrayage: Anthropologie, Études françaises, Histoire, Service social et Sociologie. Elle a exprimé plusieurs inquiétudes au sujet du retour aux études. «Devra-t-on annuler des cours? Qui prendra la décision?» a-t-elle lancé.
|
Maryse Rinfret-Raynor |
À défaut de fournir des réponses, Mme Rinfret-Raynor a assuré que le dossier évoluait. «Nous tentons de dégager les meilleures solutions dans le contexte», a-t-elle dit.
Par ailleurs, la vice-rectrice a appris durant la séance que le Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université avait formulé un avis déconseillant à ses membres d’accepter de travailler le samedi et le dimanche. De plus, une entente se faisait encore attendre entre le Syndicat des chargées et chargés de cours et les Ressources humaines pour ce qui est de la rémunération des heures supplémentaires, et ce, même si des mesures de rattrapage étaient déjà planifiées. Cette situation complique considérablement leur application. Sensible à ces problèmes, la vice-rectrice aux ressources humaines, Gisèle Painchaud, tente actuellement de trouver des solutions.
À la FAS, Mme Normandeau a demandé une prolongation du trimestre au-delà du 30 avril pour les unités les plus «sinistrées». Mais elle a ajouté qu’une dizaine de départements pourront respecter le calendrier initial, qui fixe au 26 avril la fin du trimestre, même s’ils ont été très touchés par la grève.
Selon Olivier Sylvestre, représentant des étudiants, les associations toujours en grève demeuraient assez motivées et n’envisageaient pas de retour en classe. Tout en reconnaissant que l’Université de Montréal avait transmis à ses employés une consigne de flexibilité quant aux mesures de rattrapage, la fédération étudiante a eu vent d’un manque de conciliation de la part de certains professeurs.
Louise Dagenais, représentante des professeurs, a tenu à signaler qu’«on ne peut pas faire la grève sans conséquences». Dans certaines disciplines, chaque heure de formation compte. «En linguistique, c’est le cas. Si vous supprimez des cours, la formation en souffre. Comme si vous quittiez l’école primaire sans avoir étudié les divisions.»
Mathieu-Robert Sauvé