Édition du 30 mai 2005 / volume 39, numéro 31
 
  Actualités
Un nouveau centre de recherche avicole - Le monoxyde de carbone accentue les problèmes auditifs chez les travailleurs - Un départ empreint d’émotion - Une étoile naine blanche au mont Mégantic

Un nouveau centre de recherche avicole

L’Université de Montréal et l’Université McGill ont inauguré, le 26 mai, un nouveau centre de recherche avicole qui regroupera des spécialistes en physiologie, génétique, pathologie, virologie et production avicole. Les spécialistes de la salubrité des produits avicoles seront aussi de la partie. Le but de cette collaboration? Offrir des produits avicoles de grande qualité aux consommateurs. Robert Lacroix et Jacques Hurtubise, vice-principal par intérim à l’Université McGill, ont cassé l’oeuf.

Le monoxyde de carbone accentue les problèmes auditifs chez les travailleurs
Monoxyde de carbone et bruit forment un mélange explosif


Adriana Lacerda

Pour la première fois, des chercheurs ont démontré le lien entre l’exposition chronique au monoxyde de carbone, conjuguée à un niveau de bruit important, et des pertes auditives chez l’être humain. La chercheuse Adriana Lacerda, de l’École d’orthophonie et d’audiologie, présentera, au congrès annuel de l’Acoustical Society of America, à Vancouver, les résultats d’une étude épidémiologique effectuée auprès de plus de 8600 travailleurs exposés au bruit et au monoxyde de carbone en milieu de travail. Parmi les professions les plus à risque, on trouve les soudeurs, les pompiers, les mécaniciens, les camionneurs, les opérateurs de chariots élévateurs et les mineurs.

L’importance du monoxyde de carbone comme facteur aggravant des pertes auditives a déjà été montrée chez les animaux, mais le lien n’avait pas été établi pour les humains. À partir de la base de données de l’Institut national de santé publique du Québec, la chercheuse a comparé l’acuité auditive de travailleurs exposés à des niveaux de bruit de moins de 90 dB avec celle d’un autre groupe de travailleurs exposés à des bruits de plus de 90 dB. Dans chacun des groupes, un sous-groupe de travailleurs était, de plus, soumis au monoxyde de carbone.

Les résultats ont révélé une interaction significative entre l’exposition combinée au bruit et au monoxyde de carbone et un seuil d’audition plus faible chez les travailleurs, soit une détection amoindrie des sons de hautes fréquences (de 3 à 6 kHz). Le lien s’est avéré encore plus fort chez les travailleurs exposés au bruit et au monoxyde de carbone sur une longue période de temps (de 25 à 29 années).

«En se basant sur ces résultats, il nous apparait important de considérer dorénavant l’exposition au monoxyde de carbone comme un risque accru de pertes auditives chez les travailleurs déjà exposés au bruit», affirme la chercheuse. Quelques hypothèses pourraient expliquer cet effet, notamment que le monoxyde de carbone, en réduisant l’apport d’oxygène dans le sang, entraine une détérioration plus rapide des cellules sensorielles de l’oreille interne.

Adriana Lacerda termine présentement un doctorat sous la direction des professeurs Tony Leroux et Jean-Pierre Gagné, de l’École d’orthophonie et d’audiologie. Elle a bénéficié d’une bourse CAPES et d’une bourse Universidade Tuiuti do Paraná, toutes deux accordées par le gouvernement brésilien, et d’une bourse d’excellence de l’UdeM pour poursuivre ses recherches.

 

Un départ empreint d’émotion

Le 17 mai, des milliers d’employés sont venus serrer la main du recteur une dernière fois, au cours d’une fête champêtre à la cafétéria Chez Valère du pavillon 3200 Jean-Brillant. C’est avec beaucoup d’émotion que M. Lacroix s’est adressé à la communauté universitaire à cette occasion.

 

Un au revoir bien senti à Alain Caillé

Le 18 mai dernier, quelque 80 personnes se sont réunies afin de témoigner au vice-recteur à la recherche, Alain Caillé, leur appréciation du travail accompli. M. Caillé, qui tire sa révérence, a occupé ce poste pendant sept ans. M. Caillé a réussi à faire augmenter considérablement les fonds de recherche des professeurs de l’Université. Sur notre photo, de gauche à droite, le recteur, Robert Lacroix, la conjointe de M. Caillé, Francine Martel, et M. Caillé.

 

Les nanotechnologies à l’honneur

Une douzaine de conférenciers de prestige ont participé, les 19 et 20 mai, au Symposium on Molecular Imaging and Characterization. L’évènement a réuni des physiciens, des chimistes, des biologistes et des ingénieurs des matériaux. La conférence était organisée par Antonio Nanci (à gauche), professeur à la Faculté de médecine dentaire, et Frederico Rosei, attaché à l’Institut national de la recherche scientifique. John Polanyi (au centre), Prix Nobel de chimie et professeur à l’Université de Toronto, figurait au nombre des participants. Alain Caillé, alors vice-recteur à la recherche, s’est pour sa part réjoui de l’accentuation des échanges entre les chercheurs de différentes disciplines.

 

L’Université prend possession du «1420 Mont-Royal»

L’Université a officiellement pris possession, le 25 mai, du bâtiment situé au 1420, boulevard Mont-Royal. Sur notre photo, sœur Yolande Laberge et le recteur affichent une mine réjouie malgré les difficultés éprouvées lors du dévoilement d’une plaque sur l’immeuble, le carton recouvrant la plaque refusant de céder.

 

L’ambassadeur de Chine à l’Université

Le nouvel ambassadeur de la République populaire de Chine au Canada, Shumin Lu, a tenu à visiter le campus. Ce qu’il a fait le 11 mai. On le voit ici en compagnie de Fred Bild, professeur invité au Centre d’études de l’Asie de l’Est.

 

Les diplômés de médecine en fête

L’Association des diplômés de la Faculté de médecine (ADPFM) a fêté ses 10 ans le 29 avril. À cette occasion, l’Association a remis une médaille d’honneur à quatre membres qui se sont illustrés par des activités tant professionnelles qu’humanitaires.

De gauche à droite Serge Montplaisir, vice-président de l’ADPFM, Guillaume Barbès-Morin, le Dr Louis-Philippe Amiot, Mourad Mickhaïl et Arthur Amyot, président de l’ADPFM.

 

Une étoile naine blanche au mont Mégantic

Gilles Fontaine

Alexandros Gianninas, étudiant à la maitrise et lauréat de la bourse Hubert-Reeves (2004-2005), ainsi que Pierre Bergeron et Gilles Fontaine, professeurs au Département de physique, ont fait la découverte d’une étoile naine blanche variable pour la première fois à l’observatoire du Mont-Mégantic. Les étoiles naines blanches représentent le sort ultime de plus de 97 % des étoiles dans l’Univers, incluant le Soleil. Ayant épuisé le carburant nucléaire en leur centre, ces étoiles terminent discrètement leur vie stellaire en se refroidissant sur des échelles de temps de plusieurs milliards d’années. Lorsque la température superficielle de ces objets atteint une valeur autour de 12 000 K, les étoiles naines blanches se mettent à vibrer. Ces vibrations sont perçues par l’astronome comme des variations de l’intensité lumineuse qu’on mesure au télescope avec un appareil nommé photomètre. Ces naines blanches de luminosité variable portent le nom d’étoiles ZZ Ceti.

L’étude des variations lumineuses permet aux astronomes de sonder les régions internes de ces objets, des régions qui, sinon, sont inaccessibles à l’observation directe. Cette science, appelée astéroséismologie, s’apparente à la séismologie, grâce à laquelle il est possible d’examiner l’intérieur de la croute terrestre lors de tremblements de terre. Afin de découvrir de nouvelles naines blanches de type ZZ Ceti, les chercheurs de l’UdeM ont élaboré des méthodes de modélisation numérique et d’observations spectroscopiques innovatrices permettant de mesurer avec une grande précision la température en surface des étoiles naines blanches. À l’aide de cette technique dite spectroscopique, le groupe de recherche de l’Université a pu prédire jusqu’à ce jour l’existence de huit nouvelles étoiles ZZ Ceti.

La nuit du 5 octobre 2004, les chercheurs se sont rendus à l’observatoire du Mont-Mégantic, transportant avec eux leur instrument appelé LAPOUNE, un photomètre servant à déterminer de faibles variations lumineuses issues d’étoiles. Le but de la mission était de vérifier la variabilité d’une naine blanche nommée G232-38, dont la température superficielle se situait autour de 12 000 K. Dans des conditions météorologiques idéales, les données photométriques ont commencé à apparaitre à l’écran de l’ordinateur. Après seulement 30 minutes, la conclusion était évidente: ils venaient de confirmer la découverte d’une nouvelle étoile de type ZZ Ceti, et ce, pour la première fois à l’observatoire. Les résultats feront l’objet d’une publication dans le prestigieux Astrophysical Journal.



 
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