L'Université de Montréal souscrit entièrement
à l'intention du législateur de rehausser le niveau
de formation du personnel policier mais se questionne sur trois
aspects du projets de loi : une ou plusieurs voies de formation,
le rôle des établissements universitaires dans la formation
et le perfectionnement des policiers et un statut universitaire
pour la future École nationale de police. C'est l'essentiel
du message que madame Claire McNicoll, vice-rectrice à l'enseignement
de 1er cycle et de la formation continue de l'Université
de Montréal a livré aujourd'hui à Québec
en déposant un mémoire dans le cadre de la commission
parlementaire sur le projet de loi 86 - Loi sur la police.
L'UdeM reconnaît la pertinence de confier à l'École
nationale de police un rôle clé dans la formation,
le perfectionnement et la qualification des policiers. Cependant
elle s'interroge sur le monopole que conférerait le législateur
à l'École nationale de police en matière de
formation et de perfectionnement ainsi que sur la tendance à
ne favoriser qu'un modèle de formation, celle qui veut que
la formation en patrouille-gendarmerie soit préalable aux
autres aspects de la formation que sont l'enquête et la gestion.
De plus, l'Université s'étonne que le législateur
veuille singulariser la formation et le perfectionnement des policiers
en ne les inscrivant pas dans l'économie générale
des études au Québec et en ne faisant pas non plus
appel à l'expertise développée en cette matière
dans les universités et les cégeps et, notamment,
à l'Université de Montréal. D'autant plus,
qu'à moins d'investissements importants, l'École nationale
de police ne pourrait avoir les attributs que lui conféreraient
la capacité d'assurer des enseignements et de la recherche
de niveau universitaire.
Finalement, l'Université de Montréal tient à
assurer le législateur de son entière collaboration
pour former et perfectionner les policiers et ce, dans le respect
des compétences des cégeps et de l'École nationale
de police. Elle a développé des expertises reconnues
mondialement et souhaite que la société québécoise
soit la première à en tirer les bénéfices.
L'Université de Montréal s'intéresse depuis
longtemps à la thématique police selon des approches
variées. Fondée en 1960, l'École de criminologie
de l'Université de Montréal demeure la seule école
de criminologie au Québec et elle s'est taillée une
réputation enviable dans le monde francophone. À cette
expertise s'ajoute celle de la Faculté de droit, de la Faculté
de l'éducation permanente et l'apport non négligeable
des autres secteurs de l'Université tels que les départements
de psychologie, de sociologie et d'anthropologie et celui de plusieurs
centres de recherche.
Projet de loi 86 - Loi de la police
Mémoire
de l'Université de Montréal à la Commission
des institutions de l'Assemblée nationale
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