LUniversité
de Montréal a annoncé aujourdhui en conférence
de presse trois importants projets en matière de recherche
et de commercialisation dans le domaine du stockage et de la production
délectricité qui la placeront parmi les chefs
de file mondiaux dans ce domaine. En effet, lUniversité
de Montréal a conclu une entente avec le Centre national
de recherche scientifique (CNRS), de France, pour limplantation
dun Laboratoire international de recherche sur les matériaux
électro-actifs, la création de la Chaire de recherche
Hydro-Québec en polymères conducteurs et la création
dune entreprise qui commercialisera une nouvelle électrode
à base de fer.
« Nous sommes fiers dannoncer tous ces projets et ces
partenariats qui confirment le dynamisme de lUniversité
de Montréal en matière de recherche et de développement
dans un secteur de pointe où les enjeux sont à la
fois économiques et environnementaux », a déclaré
M. Joseph Hubert, vice-doyen à la recherche de la Faculté
des arts et des sciences. M. Hubert a par ailleurs souligné
la qualité des travaux de M. Michel Armand, professeur
au département de chimie de lUniversité de Montréal
et directeur de recherche au CNRS, et de son équipe : « Ce
sont les travaux de Michel Armand et les brevets qui en résultent
qui nous ont permis doccuper la place enviable qui est la
nôtre et de bénéficier de lappui et de
lintérêt dHydro-Québec »,
a-t-il dit.
Entente avec le CNRS de France
Durant les quatre prochaines années, les travaux de léquipe
du professeur Armand seront réalisés au Laboratoire
international CNRS-Université de Montréal sur les
matériaux électro-actifs. Ce laboratoire sera installé
dans les locaux de lUniversité de Montréal et
des chercheurs du CNRS, de France, joindront ses rangs durant des
périodes allant de deux à quatre ans.
Le CNRS, qui compte 25 000 employés dont 12 000 chercheurs,
est le plus important organisme de recherche au monde. M. Jean-Claude
Bernier, directeur du département de chimie du CNRS a déclaré
: « Nous sommes particulièrement fiers dinstaller
notre premier laboratoire au Québec et au Canada. Nos expériences
avec lUniversité Princeton et celle de Tokyo ont été
enrichissantes et il ne fait aucun doute que nos chercheurs qui
travailleront ici à moyen terme joindront une équipe
exceptionnelle. »
Chaire Hydro-Québec
Les liens étroits quentretiennent Hydro-Québec
et le CNRS depuis de nombreuses années et plus récemment
avec léquipe du département de chimie de lUniversité
de Montréal ont également conduit à la création
de la Chaire de recherche Hydro-Québec en polymères
conducteurs. Cette chaire bénéficie dun financement
de quatre cent cinquante milles dollars. M. Armand en sera
le titulaire. Pour M. Roger Lanoue, vice-président,
Recherche et planification stratégique à Hydro-Québec,
il sagit dun appui en continuité avec les travaux
auxquels Hydro-Québec sest toujours intéressée.
« Le partenariat Hydro-Québec - CNRS a déjà
contribué au développement dune première
génération de batteries dont la commercialisation
par la compagnie Avestor est en cours. Les travaux de M. Armand
sont remarquables, ils ont déjà fait leurs preuves
par le passé et nous croyons que la société
québécoise en profitera rapidement sans compter les
bénéfices que retireront aussi plusieurs autres régions
du monde dune énergie plus facilement stockable et
renouvelable », a déclaré M. Lanoue.
Le fer remplace le cobalt
Léquipe du professeur Michel Armand vient par ailleurs
de breveter un nouveau procédé qui permettra de réduire
fortement le coût de fabrication de piles au lithium
celles qui équipent, par exemple, les téléphones
cellulaires et les ordinateurs ainsi que les voitures électriques.
Le brevet est relatif à la préparation dun matériau
à base de phosphate de fer qui est appelé à
remplacer le cobalt, un métal rare et de plus en plus coûteux,
dans la fabrication de lélectrode positive des piles
au lithium.
Lentreprise chargée de fabriquer le nouveau matériau
est déjà constituée et sera connue sous le
nom de Phostech Lithium inc. M. Michel Gauthier, chercheur
au département de chimie de lUniversité, est
responsable de cette société. Univalor, la Société
de valorisation de lUniversité de Montréal et
de l'École polytechnique de Montréal, soutient actuellement
les promoteurs dans les discussions avec des investisseurs privés
pour assurer le financement de Phostech et une production commerciale
au Canada. Le processus de fabrication est présentement mis
en place pour fournir des échantillons aux utilisateurs éventuels
et il est prévu que la production pourra commencer au début
de lannée 2003.
Phostech vise initialement le marché de l'électronique
et pourrait compter parmi ses principaux clients les grandes entreprises
japonaises qui détiennent environ 95 % du marché
des piles au lithium. « Le marché des piles lithium-ion
rechargeable représente à lui seul plus de 4 milliards
de dollars, dont le tiers du coût matière est constitué
par les électrodes au cobalt que l'on cherche à substituer
par le phosphate de fer. Même si nous considérons que
nous ne pourrions couvrir que 30 % de cette demande, il sagit
dun marché considérable », affirme M. Gauthier.
L'Université de Montréal est l'une des grandes universités
canadiennes de recherche. Avec ses deux écoles affiliées,
l'École Polytechnique et l'École des HEC, elle offre
des programmes d'études de 1er, 2e et 3e cycles dans
presque tous les domaines du savoir. Elle accueille près
de 50 000 étudiants et décerne quelque 3 000 diplômes
de maîtrise et de doctorat chaque année. Elle se classe
au deuxième rang parmi les universités de recherche
canadiennes pour les subventions et les contrats de recherche.
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