Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 28 - 23 avril 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

L’histoire de HEC Montréal exposée au musée McCord

L’école de gestion célèbre ses 100 ans

La muséologue Geneviève Lafrance a travaillé à l’exposition HEC Montréal: déjà 100 ans, présentée au musée McCord de Montréal jusqu’au 5 aout.

Première école de gestion du Canada à voir le jour en 1907, HEC Montréal souligne son centenaire en présentant au public montréalais une exposition au musée McCord. On peut y suivre la progression de l’enseignement de la gestion grâce à des documents d, des photos, des objets et des œuvres d’art. «Notre défi était de trouver une façon de rendre cette exposition visuellement intéressante, explique Geneviève Lafrance, coordonnatrice aux expositions. Après avoir exploité le potentiel des archives de l’École, nous avons agrémenté les vitrines de pièces issues de nos collections.»

En cinq dates importantes (1886, 1907, 1916, 1938 et 2007), le visiteur est plongé dans les contextes politiques et économiques qui ont marqué l’évolution de l’École. Des dizaines d’artéfacts témoignent de ces différentes époques.

Les relations entre anglophones et francophones sont indissociables de l’histoire de HEC Montréal. En effet, c’est à la Chambre de commerce du district de Montréal, fondée par des francophones insatisfaits de la place qu’on leur réserve à l’intérieur du Montreal Board of Trade, qu’on doit l’étincelle de départ. Dès la fin du 19e siècle, des entrepreneurs francophones sentent l’urgence de «relever le niveau des études commerciales dans notre province», pour reprendre l’expression de Damase Parizeau. Ces entrepreneurs s’entendent pour dire que la meilleure façon d’y arriver passe par la formation.

Le 14 mars 1907, le gouvernement du Québec, dirigé par Lomer Gouin, adopte la loi créant la Corporation de l’École des hautes études commerciales de Montréal (rebaptisée depuis HEC Montréal). Il s’agit du premier établissement d’enseignement supérieur de commerce au Canada et de l’un des premiers en Amérique du Nord. Parmi ses particularités: il est complètement indépendant de l’Église catholique, qui occupe presque tout le terrain de l’éducation.

Machine à additionner

L’ancêtre de la calculatrice: une «machine à additionner».

Bâtisseurs
L’exposition fait une large place aux bâtisseurs de HEC Montréal, de son premier «principal», Auguste-Joseph de Bray (il a 33 ans et touche un salaire de 3500$), à son directeur actuel, Michel Patry. Aussitôt nommé, M. de Bray affirme son objectif: «Établir un institut analogue à ceux d’Europe, en prenant à chacun ce qu’il y a de meilleur.»
Pour recruter des professeurs, les responsables se tournent vers le vieux continent. On compte aussi beaucoup sur un avocat québécois de 26 ans qui fera une carrière remarquable: Édouard Montpetit. L’École l’aidera à se perfectionner à Paris à condition qu’il revienne enseigner à Montréal.

Il faudra attendre 1910 pour que les premiers cours soient donnés. Et dans des conditions lamentables. «Le sol est instable, l’entrepreneur traine, le budget a été sous-évalué, le mobilier n’est pas prêt... L’enseignement, qui devait commencer à l’automne 1909, débute un an plus tard, au milieu des coups de marteau et sans même de luminaires pour éclairer les derniers cours!» peut-on lire sur une vignette de l’exposition. Cette année-là, 32 étudiants sont inscrits.

Aujourd’hui, à l’école de gestion, plus de 12 000 étudiants de toutes les origines suivent 35 programmes allant du baccalauréat au doctorat. Et l’on compte plus de 57 000 diplômés de l’établissement partout dans le monde. En octobre 2006, HEC Montréal figurait parmi les 10 meilleures écoles internationales offrant un MBA, selon le magazine américain BusinessWeek.

Diplôme Alma Lepage

En 1946, Alma Lepage devient la première étudiante à obtenir un diplôme de l’École des hautes études commerciales de Montréal. Une chaussure témoigne de la mode féminine de l’époque.

Trois immeubles
Les trois immeubles ayant abrité l’École des hautes études commerciales témoignent de son rapport avec la société. De style beaux-arts, le premier bâtiment, situé rue Viger, est orné d’une sculpture représentant les armoiries de l’École et accueille un étonnant musée commercial et industriel. Aujourd’hui, cet édifice appartient à Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Le deuxième immeuble, à l’intérieur du campus de l’Université de Montréal, sur le flanc du mont Royal, est digne d’un style architectural appelé brutaliste. «L’École de l’avenue Decelles en impose par ses énormes volumes austères, parés de panneaux de béton préfabriqué striés et texturés, créant une impression de masse anonyme, d’une robuste prestance», comme on peut le lire dans 100 ans d’innovation, paru récemment aux Presses de HEC Montréal.

Ouvert en 1996, le bâtiment actuel, qui donne sur le boulevard Édouard-Montpetit, est l’œuvre de l’architecte Dan Hanganu. Imposant, cet édifice lumineux s’intègre à la géographie locale. Même s’il a fallu couper des arbres pour l’ériger, la nature y demeure très présente, car on l’aperçoit par les nombreuses fenêtres.

Mathieu-Robert Sauvé

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