Un groupe de participants du projet SEUR au cours d’une activité d’initiation à la biodiversité, l’été dernier, supervisée par le professeur Bernard Angers du Département de sciences biologiques.

À partir du 23 juin, une centaine de jeunes de 13 à 15 ans exploreront le campus pendant une semaine afin de découvrir si l’université, c’est fait pour eux. Ces séjours d’initiation se poursuivront sur une période de six semaines sous la supervision de 19 moniteurs-animateurs, tous étudiants au premier cycle de l’Université de Montréal. Au terme de ces séjours, ce sont quelque 600 jeunes des écoles montréalaises qui auront été initiés à la vie universitaire.

«En cinq jours consécutifs, ces élèves de troisième, quatrième et cinquième secondaire en viennent à démythifier l’université», explique la coordonnatrice du Projet de sensibilisation à la recherche et aux études universitaires (SEUR), Marie-Ève Ducharme, qui était là déjà l’an dernier. «Pour plusieurs d’entre eux apparaît très rapidement une fascination pour une discipline précise, en sciences pures ou en sciences sociales», reprend cette étudiante en physique.

Mme Ducharme, comme l’ensemble des 19 étudiants engagés dans l’équipe, a entrepris dès le 1er mai une tournée de 43 écoles de l’île de Montréal afin d’inviter les jeunes à participer à cette activité gratuite. Des efforts particuliers ont été déployés du côté des milieux défavorisés. «Pour plusieurs, l’université est un monde totalement étranger. Nous avons la responsabilité de leur montrer que ce n’est pas nécessairement le cas», signale Laure-Élie Laramé, étudiante en mathématiques et membre de l’équipe.

«Quand j’ai dit à un groupe de jeunes qu’un étudiant à la maîtrise du Département de communication travaillait sur la musique punk, ça les a beaucoup surpris», signale Chantal GrandMaison, responsable des relations publiques du projet SEUR avec Laure-Élie Laramé.

Tour guidé de la science

Lancé en 2000 par Louis Dumont, professeur au Département de pharmacologie de la Faculté de médecine, le projet vise à favoriser les études universitaires chez les jeunes, où le taux de décrochage continue d’être un objet de préoccupation. Le fait d’inviter les jeunes à visiter des laboratoires et des centres de recherche où il se déroule des expériences concrètes leur permet d’avoir une autre vision des tours d’ivoire.

L’été dernier, les stagiaires ont eu droit à un tour guidé de l’accélérateur de particules du Département de physique, de l’observatoire du mont Mégantic, du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et de la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. À la rivière des Mille-Îles, ils ont été initiés à l’ornithologie; dans un laboratoire de la Faculté de pharmacie, ils ont fabriqué des médicaments.

Cette année, au total, près de 400 activités seront organisées par l’équipe, qui met à contribution les étudiants des cycles supérieurs, les directeurs de département et les professeurs. «Nous obtenons un excellent taux de réponse; les membres de la communauté universitaire participent en grand nombre», dit Marie-Ève Ducharme.

Si aucun préalable n’est exigé pour s’inscrire à ces séjours, les participants ne doivent pas prendre leur semaine de stage pour un camp de jour. Il s’agit plutôt d’une semaine d’initiation à la science, même si des périodes de détente incluant des activités sportives sont au programme. Chaque semaine, un nouveau thème sera à l’honneur: par exemple «Être ou paraître», «Sport, santé et sexualité», «Matière et énergie», «Dans le noir»… Chacun des phénomènes sera étudié à partir des points de vue de différents experts en kinésiologie, sociologie, médecine, criminologie, communication, etc.

Chaque moniteur reçoit une bourse de 4000 $ pour sa participation, d’une durée de quatre mois. Le projet est principalement financé par l’Université de Montréal, l’Institut de recherches cliniques de Montréal, Polyglobe, le Conseil régional de développement de l’île de Montréal, le collège Regina Assumpta et les sociétés AstraZeneca et Boehringer Ingelheim.

Information: (514) 343-6111, poste 3365.

Mathieu-Robert Sauvé