Bulletin sur les recherches à l'Université de Montréal
 
Volume 6 - numÉro 1 - Septembre 2006
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Génétique

Vers un test génétique pour les maladies inflammatoires

Selon John Rioux, professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et chercheur à l’Institut de cardiologie de Montréal, les outils génétiques actuellement utilisés pour mesurer la compatibilité des tissus en transplantation pourraient servir à désigner les facteurs de risque des maladies inflammatoires.

Ainsi, à partir d’une simple analyse génétique, il serait possible de prévoir les facteurs de risque relatifs à un éventail de maladies liées à un dérèglement du système immunitaire. « La région génomique, connue sous le nom de complexe majeur d’histocompatibilité, est largement employée depuis les années 70 pour préciser la compatibilité des donneurs et receveurs de rein, moelle osseuse, foie et cœur. Plus spécifiquement, on compare entre elles les protéines de surface des leucocytes, nommées human leukocyte antigen (HLA), qui contribuent à repousser les infections dans l’organisme. Plus les HLA sont semblables, plus la transplantation a des chances de réussir », explique-t-il.

Autour de cette région, il existe des centaines d’autres gènes dont le rôle est à déterminer dans la susceptibilité aux maladies inflammatoires. À l’échelle des gènes, ces maladies (comme la maladie de Crohn, l’arthrite rhumatoïde et le lupus érythémateux) ont des éléments communs : elles sont toutes reliées au système immunitaire. La région qui contient les HLA comprend également quelque 200 gènes, plus ou moins étudiés, actifs dans les fonctions immunitaires. Une initiative en cours vise à concevoir une carte des variantes génétiques dans cette région afin de nommer des facteurs de risque spécifiques. « Ces gènes ont un rôle à jouer dans le système immunitaire et nous voulons axer notre recherche de ce côté », affirme le chercheur d’origine canadienne qui a accepté son nouvel emploi à Montréal l’an dernier.

La complexité de la recherche en effraierait plus d’un, mais pas John Rioux, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génétique et génomique de la médecine de l’inflammation. En 2001, il a contribué, avec ses collègues de l’institut Whitehead, du Massachusetts Institute of Technology Center for Genome Research, à l’élaboration du cadre d’une chasse aux gènes plus efficace que jamais. Cette recherche a ouvert la voie à la publication de la carte haploïde (Hapmap) dans la revue Nature l’an dernier. La publication de cette carte, qui permet de concentrer l’effort de recherche sur une poignée de gènes (plutôt que sur des centaines de milliers), a marqué l’histoire de la génétique.

Selon John Rioux, le rôle du chercheur en génétique consiste à observer les relations entre les différences d’une maladie à l’autre, particulièrement en matière de risques. En connaissant mieux les mécanismes génétiques qui mènent à l’apparition de ces maladies, on pourra découvrir les façons de diminuer ces risques. Ces connaissances mèneront, éventuellement, d’autres chercheurs à mettre au point de nouveaux médicaments ou de nouveaux traitements pour aider les personnes aux prises avec des maladies inflammatoires.

 

Chercheur :

John Rioux

Courriel :

rioux@broad.mit.edu

Téléphone :

514 376-3330, poste 3741

Financement :

Fondation canadienne pour l’innovation, National Institutes of Health
(États-Unis)



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