Accommodement raisonnable ou mesure d'égalité différentielle ?

Malmenée et surexploitée par les médias, l’expression «accommodement raisonnable» semble susciter une réaction épidermique chez certains. Devant ce ras-le-bol, un participant a demandé au professeur de droit José Woehrling s’il était possible de trouver un substantif sonnant plus doux aux oreilles du public. Le panéliste a suggéré «mesure d’égalité différentielle» qui est, selon lui, «lourd, inélégant, mais efficace».

«Le mot “accommodement” est un peu ambigu parce qu’il sous-entend que quelqu’un doit s’adapter à l’autre. Je vous rappelle d’ailleurs que, durant la commission Stasi sur la laïcité en France, on avait proposé aux membres le concept d’accommodement raisonnable tel qu’il existe au Québec et ils l’ont spontanément compris de travers. “Ah oui, c’est génial, les minorités doivent accommoder la majorité!” se sont-ils dit.»

José Woehrling croit que le terme «mesure d’égalité différentielle» soulignerait la nature même des accommodements, c’est-à-dire des mesures destinées à rétablir l’égalité par un traitement différent.

«Comme le disait Aristote, il est aussi injuste de traiter de la même façon deux catégories de personnes qui sont dans des situations différentes que de traiter différemment deux catégories de personnes qui sont dans la même situation», a-t-il conclu.

M.L.-C.

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