Génie biomédical
La réalité virtuelle au
service de la science
Exploité dans l’industrie des jeux vidéo
pour son côté ludique, la réalité virtuelle
peut aussi se mettre au service de la science. Julie
Messier, nouvelle professeure au Département de
kinésiologie, connaît bien ce potentiel
puisqu’elle a utilisé la réalité virtuelle
dans son postdoctorat effectué aux États-Unis
afin de mieux comprendre la perte des fonctions sensorimotrices
chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Grâce à une subvention de près
de 400 000 $ de la Fondation canadienne pour
l’innovation, la neuroscientifique aura accès à du
matériel de réalité virtuelle qui
lui permettra d’étudier la plasticité sensorimotrice
dans le vieillissement normal et le vieillissement pathologique.
Un nouveau champ d’études prometteur.
Qu’entend-on par plasticité sensorimotrice
? C’est la capacité d’adapter les
mouvements que nous faisons machinalement pour atteindre
et manipuler des objets efficacement. « Dans
la vie de tous les jours, explique-t-elle, on doit continuellement
effectuer des mouvements précis dans de nouvelles
situations. Mais pour adapter nos mouvements, il faut
savoir apprendre. Par exemple, afin d’utiliser
un objet comme une fourchette ou un marteau, nous devons
apprendre à associer la longueur de cet objet à l’amplitude
du mouvement de bras requise pour atteindre la cible :
la dinde pour la fourchette, le clou pour le marteau.
Nous devons également apprendre à associer
la masse de l’objet et les forces requises pour
maintenir et déplacer l’objet. L’apprentissage
d’associations arbitraires similaires est aussi
nécessaire dans la conduite automobile. »
Grâce à nos fonctions cognitives, on a
déjà une idée visuelle de la forme,
de la masse et du poids qu’ont les objets qui nous
entourent, affirme Julie Messier. On les saisit et l'on
adapte ses mouvements automatiquement. « Lorsqu’il
s’agit de nouveaux objets, la première manipulation
nous donne les informations requises pour les manipuler
adéquatement les fois suivantes. »
En vieillissant, l’efficacité des fonctions
sensorimotrices se détériore chez certains
individus et de façon plus sensible chez les personnes
atteintes de maladies neurologiques comme les maladies
de Parkinson et d'Alzheimer ou les accidents vasculaires
cérébraux. Les appareils de réalité virtuelle
dont disposera Julie Messier permettront de perturber
les rétroactions visuelles et kinesthésiques
simultanément au cours de tâches complexes
réalisées dans l’espace tridimensionnel.
Ainsi, il sera possible de créer une panoplie
de nouvelles situations de mouvements caractérisées
par les mêmes exigences, pour le système
sensorimoteur, que les situations naturelles.
Cet équipement comprendra trois principaux appareils :
un système d’analyse de mouvement qui enregistre
les positions et les déplacements des segments
corporels, en temps réel, au cours de mouvements
effectués dans l’espace tridimensionnel ;
un bras mécanique articulé mobile tridimensionnel
qui permet de mimer le déplacement d’un
objet dans l’espace ; et un dispositif permettant
de créer des environnements virtuels facilement
manipulables.
Chercheuse : |
Julie Messier |
Courriel : |
j.messier@umontreal.ca |
Téléphone : |
(514) 343-7658 |
Financement : |
Fonds de relève
de la Fondation canadienne pour l’innovation |
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