Psychologie

La vitesse excessive n’est pas assez punie

Chaque année au Québec, la vitesse excessive au volant est à l'origine de 200 décès en plus de causer des blessures à 6000 personnes. Il s'agit de la deuxième cause en importance de décès sur les routes, juste après l'alcool au volant. Des statistiques du ministère des Transports indiquent que 77 % des conducteurs de véhicules de promenade excèdent les limites de vitesse en ville, 64 % sur les routes principales et 75 % sur les autoroutes.

« La conduite à grande vitesse n’est pas assez sévèrement punie au Québec », estime Marie Claude Ouimet, qui met actuellement la dernière main à son doctorat sur la conduite dangereuse au Département de psychologie de l’Université de Montréal. Alors que les Pays-Bas ont fait de la conduite à grande vitesse un acte potentiellement criminel, au Québec un tel comportement est très peu pénalisé. La spécialiste précise qu’elle entend par « conduite à grande vitesse » un excès de 45 à 50 km/h de la limite permise.

Au cours de ses recherches, elle a pu joindre de jeunes conducteurs qui avaient été interceptés par la police pour excès de vitesse. Elle leur a donné un questionnaire à remplir pour connaître leur degré de motivation à rouler moins vite. « Dans ma thèse, j'ai adapté la rétroaction personnalisée aux comportements de vitesse. Cette méthode est souvent employée pour modifier les pratiques en matière de santé. »

Il s’agissait de voir si les conducteurs qui dépassent régulièrement les limites de vitesse peuvent modifier leurs attitudes après avoir bénéficié d'une intervention personnalisée. M me Ouimet a pu communiquer avec plus de 60 conducteurs grâce à la collaboration de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). L’analyse des résultats, actuellement en cours, semble démontrer qu’il est difficile de résister à l’attrait de la vitesse est un comportement difficile à changer. « Il ne faut pas oublier que, malgré les campagnes de la SAAQ, la vitesse est très valorisée dans notre société. La performance est souvent un argument de vente. »

Combien de publicités télévisées, par exemple, montrent des automobiles filant à vive allure sur des routes sinueuses ?

Depuis 30 ans, les responsables de la sécurité publique ont mené de vigoureuses campagnes de prévention pour diminuer le nombre de décès liés à l’alcool au volant. Avec un succès indiscutable. « Mais de l’autre côté, les méthodes pour prévenir la vitesse excessive ont été peu développées et sont centrées sur la contravention. Il serait important de diversifier les moyens utilisés », suggère M me Ouimet. Pour elle, une approche plus musclée est de mise en ce qui concerne les conducteurs qui ont été condamnés pour conduite à grande vitesse et particulièrement lorsqu’il s’agit de récidivistes.

 

 

Chercheuse :

Marie Claude Ouimet

Courriel :

marie.claude.ouimet@umontreal.ca

Téléphone :

(514) 343-6111, poste 1-4610

Financement :

Conseil québécois de la recherche sociale, Société de l’assurance automobile du Québec, National Institutes of Health


 

Sommaire
Janvier 2005


Psychologie
La vitesse excessive n’est pas assez punie

Droit
« Tu gardes l’auto, je garde Fido ! »

Histoire
La maladie de Parkinson aurait coûté la guerre à Hitler

Criminologie
Avoir peur en prison

Pharmacologie
Le cannabis est utilisé à Montréal comme antidouleur

Épidémiologie
Il faut préparer les omnipraticiens au bioterrorisme

Psychiatrie
Traiter la personnalité limite chez les prisonnières

Nutrition
Manger moins gras : facile à dire !

Orthophonie-audiologie
« Il a dit maman ! »

Développement international
Bush exclut les pays « avorteurs »

Optométrie
Le nombre d’aveugles doublera en 20 ans

Cardiologie
Les robots passent au bistouri

Gérontologie
Observer les neurones de la mémoire

Communications
Les punks de Montréal : attention aux étiquettes !


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