Un vétérinaire s'attaque au parasite des
abeilles
L'utilisation d'acides organiques pourrait être
la solution pour combattre le parasite Varroa destructor, un
acarien qui décime les populations d'abeilles.
Selon une étude menée par le D r Pascal
Dubreuil , professeur à la Faculté de médecine
vétérinaire de l'Université de Montréal,
les traitements à l'acide formique et à l'acide
oxalique dans les ruches donnent des résultats
encourageants. Les apiculteurs pourraient obtenir l'autorisation
d'utiliser l'acide oxalique dès la saison 2004
si le gouvernement fédéral (ARLA) homologue
l'emploi de l'acide à cette fin.
Le parasite a causé beaucoup de ravages chez
les abeilles depuis 2002, alors que 43 % des apiculteurs
rapportaient des taux de mortalité dépassant
les 50 %. L'année 2003 n'a pas été meilleure
puisque de nombreuses colonies n'ont pas survécu à l'hiver. « Une
mortalité aussi élevée a des conséquences
majeures pour les apiculteurs, mais elle a aussi eu pour
effet de réduire la pollinisation »,
affirme le chercheur. Or, le succès de plusieurs
cultures – fraises, bleuets, canneberges, pommes, concombres,
citrouilles et autres – dépend d'une bonne pollinisation.
Des études ont démontré que, plus
on augmentait le nombre de ruches dans les bleuetières,
plus la production de bleuets croissait et l'on ne connaît
pas encore la limite de croissance maximale. Dans une
région à forte production de bleuets comme
le Saguenay Lac-Saint-Jean, il s'agit d'une donnée
essentielle. La recherche du professeur Dubreuil est
d'ailleurs financée par le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
du Québec.
Quel est donc ce parasite si dérangeant ? Originaire
d'Asie, Varroa destructor s'est répandu
dans le monde en quelques années par le commerce
des reines, dont certaines étaient infectées.
Le parasite est présent au Québec depuis
une douzaine d'années. « Varroa
destructor se reproduit en même temps que
les abeilles et vit sur leur dos », explique le
vétérinaire, dont les parents étaient
apiculteurs. Les abeilles peuvent tolérer la présence
de l'acarien, mais au-delà d'un seuil la ruche
est mise en danger.
Actuellement, les apiculteurs freinent la multiplication
des parasites à l'aide d'acaricides appelés
Apistan ou Coumaphos. Ces produits doivent être
utilisés avec prudence, car ils peuvent laisser
des résidus dans le miel. De plus, au cours des
années, Varroa destructor a développé une
résistance à l'Apistan. À l'automne
2002, l'Apistan s'est avéré inefficace
dans plusieurs ruchers.
Chercheur : |
Pascal Dubreuil |
Courriel : |
pascal.dubreuil@umontreal.ca |
Téléphone
: |
(514) 343-6111, poste
1-8266 |
Financement : |
ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
du Québec |