d’un sonomètre, un appareil capable d’enregistrer
l’intensité du bruit. Lorsque l’aiguille
de « Monsieur Sonomètre » dépasse
80 décibels, elle impose le silence. « Le
bruit nous agresse et nous ne nous en rendons plus compte.
Pourtant vient un moment où tout le monde hurle
pour se faire comprendre et c’est très néfaste
pour la pédagogie », déplore-t-elle.
L’approche de Mme Farès a inspiré d’autres
enseignants puisque, conformément à une politique
de réduction du bruit, La petite gare, une école
de La Prairie, a muni ses locaux et corridors de sonomètres.
Chaque trimestre, des prix sont décernés
aux groupes les moins bruyants. L’expérience
révèle que ce sont les plus jeunes élèves
(maternelle et primaire) qui démontrent le plus
de motivation et de persévérance.
Mme Farès ne compte pas s’arrêter là.
Dans son local de l’école Les cheminots, à Delson,
sur la rive sud de Montréal, elle a suivi l’évolution
de ses élèves de maternelle dans une recherche
de maîtrise en sciences de l’éducation.
Sous la direction de Nathalie Trépanier, professeure à l’Université de
Montréal, son travail consiste en une analyse et
une synthèse des écrits ayant pour thème
l’impact du bruit sur l’apprentissage des enfants
de cinq et six ans. Son approche, basée sur les
outils et les activités qu’elle a conçus
pour sensibiliser les enfants à la pollution par
le bruit, sera également prise en compte.
En 2001, Mme Farès a lancé le projet Nos
oreilles, quelle merveille! comprenant une série
d’outils d’intervention pour contrer le problème
du bruit dans les écoles. Parmi ces outils figure
un conte intitulé Belle et Décibel. Une sirène à la
voix magnifique qui vit dans le calme de l’océan
(Belle) tombe amoureuse d’un garçon charmant
mais qui vit dans un vacarme fou (Décibel). Monsieur
Sonomètre leur fait découvrir un moyen scientifique
de mesurer les sons afin de trouver un terrain d’entente. « Cette
histoire est une caricature de notre société bruyante.
Elle amène les enfants à réaliser
les vertus du silence », signale l’enseignante.
Ils sont invités à découvrir des indices
de l’intrigue tout en illustrant diverses situations.
Depuis 1996, plusieurs générations de belles
dames (Vanessa Cardui) évoluent dans sa classe et
offrent le spectacle de la métamorphose des papillons.
Animal silencieux par excellence, le papillon permet à l’enseignante
d’aborder plusieurs questions existentielles avec
ses élèves : la naissance, la mort, l’épanouissement… Le
tout dans le calme. Égyptienne d’origine,
Mme Farès a toujours été sensible
aux vibrations sonores. D’abord diplômée
en musique, elle a entamé une carrière d’enseignante à la
fin des années 70. Parmi les prix venus souligner
son approche pédagogique originale mariant les arts
et l’enseignement, mentionnons en 2001 le Prix d’excellence
Pétromont en pédagogie environnementale pour
son projet Nos oreilles, quelle merveille!
Chercheuse : Magda Farès
Téléphone : (450) 632-4410
Courriel : magdafares@hotmail.com